Voyages

2006

Notre perception du monde est faite d’une somme "d’espaces-temps". La conscience rationnelle de l’espace et du temps les rend presque antinomiques. Pourtant l’évocation d’un souvenir ou d’un lieu relie ces deux concepts au travers de la mémoire. Lors d’un déplacement, même si chaque instant offre au regard une image différente, le paysage qui défile participe de façon globale au souvenir du voyage. Comment alors restituer le voyage dans sa totalité ?

En intégrant des algorithmes spécifiques entre le matériau photographié et la planche finale, les "Voyages" de Cyrille Henry proposent un sens nouveau à la durée de l’instant photographique. Ils donnent à voir le temps qui passe.

Plusieurs milliers de photographies prises en plan fixe pendant l’intégralité d’un trajet en train fournissent la matière photographique composant ces "Voyages". Elles seront ensuite découpées et "compressées" en "grains" pour être assemblées en une seule image. La position de chaque "grain" dépend de l’instant de la prise de vue, afin de faire "défiler" le temps de gauche à droite.

La totalité d’un voyage peut alors être capturée et restituée dans toutes ses nuances : vitesse, arrêts en gare, nuages, etc. Mieux, les "Voyages" donnent à voir un dédoublement de l’espace propre à un mode de transport : cette opposition qui augmente avec la vitesse entre l’intérieur, immobile, et le paysage qui défile.

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